2023 : La relance idéale
On ne peut certainement pas dire que la fameuse pandémie, qui a sévi en 2020, 2021 et 2022, ait fait du bien à Philippe, créateur et organisateur principal de l’édition 2023. Que du contraire : notre homme a perdu quelques illusions dans l’aventure en prenant en pleine face la réalité du monde dans lequel il vit : individualisme, perte de solidarité, manque de résilience et d’intelligence, wokisme, inculture, wokisme, complotisme à la mode, indifférence, etc. À cela, il faut ajouter l’essentiel : le bilan le plus important et le plus effroyable de tous, c’est-à-dire celui des victimes. Les Ternes et la bulle du « badmin » n’ont évidemment pas été épargnés. De funérailles en funérailles, la période devient très pénible et atteint son tragique paroxysme lorsque nous perdons notre ami Albert Dubois. Parti bien trop tôt, Bèbert laisse un vide immense, injuste, désarçonnant. Le prix du fair-play portera désormais son nom mais nous n’en avons pas vraiment besoin pour nous souvenir de la formidable personne qu’il était. Son nom sera rappelé surtout à ceux qui n’auront pas eu la chance de le connaître.
Heureusement, cette longue interruption forcée et ces drames n’entament pas la motivation des adeptes du sport. Au contraire, l’envie de retrouvailles paraît plus forte, tandis que Philippe rassemble malgré tout le peu d’énergie qui lui reste pour former une équipe exceptionnelle de bénévoles. Et si l’extra sportif est un peu réduit, les tâches essentielles vont turbiner comme jamais. Preuve d’une réelle volonté des uns et des autres : cette année, on ne touchera pas à l’horaire ! De fait, aucun match ne sera bougé. Un confort énorme pour la « cellule supervision » et le « noyau central ».
Mais c’est surtout le nombre de volontaires qui va faire la différence, ainsi que les leçons tirées des expériences précédentes. Beaucoup commencent à intégrer la formule des « cellules » d’organisation et des « dynamiseurs ». Du côté de l’intendance boissons-nourriture, un réel « boost » est apporté par le précieux concours des amis du tennis, des Cyclos-Ternois et des voyages irlandais de Phil. En effet, les Federico (prix de la révélation chez les messieurs), Nicolas, Olivier, Grégory, Anthony et consorts viennent soulager l’équipe coutumière autour de Julien, Murielle, Gérald, Christine, Jon, Alex, Claude, Pascal et compagnie. Les autres cellules fonctionnent à merveille même si l’on espère toujours voir un peu de plus de soutien envers l’admirable et courageuse « cellule terrains ».
Sur les 5 jours, la météo se montre favorable et le public très étoffé. Les tableaux sont très fournis (72 messieurs par exemple !) en dépit de la participation de seulement 7 nouveaux joueurs. À présent, des drones immortalisent les moussaillons vus du ciel et leurs joutes épiques. À ce propos, quelques noms vont sortir du lot, comme à chaque édition. Les 2 plus marquants sont probablement Frédéric Michaux, dont les années ne semblent pas exercer d’emprise sur le jeu, toujours aussi beau à regarder, et Bertrand Mathy dont l’alchimie entre toucher de balle et puissance fait des ravages encore plus que par le passé. Le premier cité triomphe en vétérans devant Antonio Corvo et finit à la troisième place chez les messieurs ! Le second cité empoche le bronze chez les vétérans et échoue de justesse au troisième set de la finale des messieurs face à un adversaire qu’il avait pourtant vaincu dès le premier tour… En effet, Christophe Dache tient sa revanche. Sans se montrer aussi dominant qu’en 2018, celui-ci engrange tout de même son troisième sacre, rejoignant ainsi au palmarès un certain…Frédéric Michaux.
Le nom des Mathy est dans l’air puisque la fille de Bertrand, Romane, crée une petite surprise en se hissant en finale des simples dames pour la première fois. Mais la jeune Fossoise ne peut rien faire devant celle qui, avec Caroline Simon sans doute, rêvait le plus du graal suprême : Sophie Bailleux. Celle-ci l’emporte méritoirement. Elle venait d’écarter sa rivale Caroline dans une demi-finale de haute facture. Le dernier carré est complété par l’excellente Karine Adams. Il faut préciser que le tableau s’est largement ouvert suite au forfait regrettable de l’hyper-favorite, Manon Jeanmart, et à l’absence de Carinne Threis, tenante du titre. On notera le retour remarqué en quarts de finale de deux « anciennes » : Laetitia Santolini et Muriel Hardy.
Côté juniors, le superbe tableau résonne d’un grand nombre de noms de famille bien connus, ceux des parents de ces jeunes pousses qui livrent un tournoi passionnant et indécis. Fiston du fidèle Olivier Migeot (15 ans de participation), Mathys émerge avec brio. Il s’impose devant le sémillant Robin Colson. Jade Dache et Ugo Ducarme se contentent d’une fort belle place en demi-finales.
À l’image de cette ambiance optimale sur et autour des terrains, un quiz musical est organisé par notre ami David Vincent, expert en la matière et épaulé par sa compagne Stéphanie. Le succès est total dans l’ambiance surchauffée de la maison de quartier où les oreilles, les bacs de bière et les vitres sont mis à rude contribution ! Quant à la remise des prix, la « grand-messe » du badmintennis, elle est rehaussée par la présence de deux anciens joueurs, originaires des Ternes, qui ont notamment participé à la toute première édition, en 1983 ! Il s’agit de Michel Verbruggen et de Patrick Gillard. L’émotion se poursuit avec les interventions multiples rendant hommage à notre bon Albert Dubois.
L’an 2023 a-t-il relancé le tournoi pour quelques années ? C’est possible. La conjugaison de trois constats porte peut-être les germes d’un avenir radieux, du moins à court terme : la relative simplification et la justesse de l’organisation, la docilité des participants et la solidarité croissante dans le système des cellules.
- Nom du fichier : Badmintennis 2023 grand tournoi de simples resultats
- Taille : 6.33 Mo